Coma et la fin de vie
Le Coma et la fin de vie
Le processus de mort
Beaucoup de familles sont préoccupées par le fait de savoir quand la personne va prendre le chemin de la mort et laisser la maladie derrière elle. Il est difficile de répondre à la question "Quand?" parce que toutes les personnes qui travaillent dans le corps médical ont déjà vu des patients vivent plus longtemps ou moins longtemps que ce qui leur avait été prédit.
En général ,quand la mort approche il n'y a que rarement une soudaine augmentation de la douleur. Certaines personnes deviennent confuses ou agitées dans les derniers jours ou les dernières semaines de leurs vies. Indépendamment de l'état mental, au final plusieurs étapes de retrait social sont courantes. La personne qui est entrain de mourir fait face à l'éternité, et les interactions sociales ou même les conversations peuvent lui apparaitre moins importantes qu'auparavant. Mais la présence des proches reste très importante. La somnolence ou le coma profond sont courants lors des derniers jours.
Processus et soins lors des derniers jours:
Perte de l'appétit
Beaucoup de personnes deviennent anorexiques ou perdent simplement l'appétit dans les dernières semaines, voire dans certains cas les derniers mois de leur vie. Il est courant pour les membres de la famille d'avoir une forte envie de donner de la nourriture même si les patients sont trop faibles pour manger. Au lieu de forcer une personne qui ne veut pas manger, donnez-lui de petits apports de liquides avec sa boisson préférée. Si la personne est dans l'incapacité totale d'avaler, humidifiez ses lèvres. Dans tous les cas restez avec elle.
Apport de liquides et déshydratation
Beaucoup de personnes refusent de boire dans leurs dernières heures ou derniers jours. Comme avec la nourriture, ceci peut être un moyen d'adaptation à la baisse des aptitudes du corps à fonctionner. En effet, depuis quelques années, nous avons pu remarquer que la déshydratation est souvent moins problématique qu'une hydratation trop importante. La bouche sèche et la soif sont les plus grands problèmes liés à une mauvaise hydratation au cours des derniers jours de vie.
Quand une personne refuse de s'hydrater, il est nécessaire de donner fréquemment des soins oraux (au maximum toutes les deux heures et plus souvent encore si la personne respire par la bouche). Ces soins consistent à garder l'intérieur de la bouche humide en donnant occasionnellement de trés petites gorgées de liquides(une ou deux gouttes). Les lèvres doivent être gardées humides grâce à de légères applications de crêmes. La bouche doit être nettoyée au maximum toutes les huit heures.
Anxiété et dépression
L'approche de la mort est terriblement pénible pour certains patients, avec pour résultat une augmentation de l'anxiété ou de la dépression qui peut être traitée avec différentes sortes de médicaments.
L'apparition d'une nouvelle dépression ou crise d'anxiété doit être traitée par des sédatifs pour être efficace (car le délai d'apparition des effets thérapeutiques des médicaments est trop long). Des interventions sur la conscience peuvent aussi être programmées dans certains cas.
Changements respiratoires
Des changements au niveau des mouvements respiratoires sont courant chez les patients pour qui la mort est imminente. La respiration devient fréquemment de plus en plus superficielle et/ou laborieuse quand la mort approche. Il peut y avoir de courtes périodes durant lesquelles la personne arrête de respirer avant de reprendre à nouveau. Les respirations peuvent ralentir. Certaines personnes, et plus spécialement celles qui sont bien hydratées, peuvent souffrir d'une augmentation de la quantité de liquide dans les poumons et ainsi éprouver des difficultés pour gérer ces liquides. Elles peuvent alors rencontrer des difficultés pour tousser ou avaler efficacement.
L'aspiration de ces fluides, procédure standard dans les unités de soins intensifs, augmente rarement la qualité et la durée de vie des personnes aux portes de la mort. Cette procédure est de plus traumatisante pour la personne et le soulagement à tendance à être de courte durée. La chambre du patient doit être fraiche et bien ventilée et une légère brise fraiche peut être utile pour rafraichir le visage de la personne à l'aide d'un ventilateur . La personne peut être positionnée sur le côté afin que les sécrétions des poumons ne stagnent pas; ou dans d'autres cas un surélévation de la tête du patient peut
être bénéfique.
Rêves
Dans leurs dernières semaines de vie de nombreux patients commencent à avoir des rêves agités sur des proches disparus précédemment. Ces rêves ont tendance à être réconfortants ou à l'inverse à entrainer de la nostalgie. Certaines personnes rêvent aussi de leur propre mort ou qu'elles sont déjà mortes. Dans la plupart des cas, ces rêves sont soit réconfortants soit plus ou moins neutre dans leurs effets. Ces rêves de mourir ou de mort sont en fait une sorte de réponse et sont au final généralement réconfortant pour la personne. Beaucoup de patients ne disent rien de ces rêves si nous ne les questionnons pas dessus. C'est une bonne idée pour eux de leur poser des questions sur ces rêves, de leur demander d'en parler avec le plus de détails possibles.
Coma et changements sur la conscience
Beaucoup de personnes en fin de vie tombent dans le coma ou souffre de somnolence, alors que d'autres deviennent agitées ou confuses. Si cela est possible, la confusion ou l'agitation seront traitées en fonction de leur cause. Une mauvaise gestion de la douleur peut provoquer de la confusion, plus spécialement chez les personnes âgées. Un traitement palliatif (ou terminal) peut être proposé au patient dont la mort est imminente pour adoucir sa douleur ou son angoisse. Les soins palliatifs appliqués lors des derniers jours sont pour certains acceptables éthiquement, mais ce n'est pas l'avis de tous les experts de la profession. Le problème avec ces soins, s'ils sont prodigués à des stades trop prématurés, est que le patient est sédaté au point qu'il ne peut plus ni boire ni manger et du coup la mort survient suite à la déshydratation et la malnutrition, résultat direct du traitement.
Symptômes avant et après les changements de conscience
Mis à part une importante raison de changer les traitements ou médications, les symptômes comme la douleur, la nausée, l'anxiété, etc.., sont traités comme s'ils étaient prioritaires sur les changements de conscience du patient. Parce qu’il est plus difficile de donner des traitements oraux, les voies rectales et sous-cutanées sont souvent privilégiées. Il n'existe pas de règle absolue sur la gestion de la douleur dans les derniers jours de vie: certains patients ont besoin du même apport de médications, d'autres plus, d'autres moins.
Soins et coma
Les personnes qui sont dans le coma reçoivent des soins basiques et non-intrusifs comme les suivants:
Utilisez des larmes artificielles lorsque la personne est incapable de cligner des yeux.
La chambre doit être éclairée durant la journée et une lumière douce doit être laissé allumé durant la nuit. Evitez d'éblouir les yeux du patient avec une lumière trop forte et brillante. Prodiguez des soins méticuleux et doux sur la bouche de la personne dans le coma. Les prothèses dentaires ne sont plus nécessaires. Essayez de fournir les soins strictement nécessaires sur la peau, de la façon la plus douce possible, juste pour garder la peau propre et sèche. Conservez l'intégrité de la personne à chaque instant.
A moins que la chambre soit froide, normalement un drap blanc ou une couverture sont suffisant pour couvrir la personne.
Si le patient est incontinent, des serviettes épaisses peuvent être efficaces dans le but d'éviter la pose d'un cathéter. Ce dernier n'est absolument nécessaire que lorsque les personne ne peuvent plus uriner ou qu'elles ressentent une gêne pour le faire. De nombreuses personnes présentent une diminution notable du volume de leurs urines. Une activité excessive des intestins ne s'avère être que rarement un problème tandis que la constipation provoque généralement un état d'inconfort non négligeable. Les patients présentant des diarrhées liées au SIDA sont une exception à la baisse d'activité des intestins.
Les personnes doivent être soumise à une gamme très légère d'exercices et de mouvements. Elles doivent être retournées toutes les deux heures et leurs position doit être modifiée dès que cela devient nécessaire afin de leur assurer le meilleur confort possible et la possibilité si elles le désirent de se mouvoir. La perte de mobilité des articulations peut aboutir sur une très courte période à l'apparition d'une raideur douloureuse.
Les personnes dans le coma peuvent toujours entendre et comprendre ce qu'il se passe autour d'elles. Les accompagnants doivent continuer de leur parler même si elles sont dans le coma et qu'elles ne peuvent répondre. Expliquez ce qu'il se passe, qui leur rends visite, comment vous vous sentez et tout le reste. Dites aux visiteurs de parler normalement, comme si la personne pouvait les entendre. Dites également aux visiteurs d'éviter de se regrouper dans un coin et de chuchoter. Ce sont des instants à réserver à la famille et aux amis proches. Les enfants sont bien entendu les bienvenus mais de façon brève.
Certaines personnes peuvent présenter des spasmes musculaires plus ou moins violents.
La peau devient souvent froide, tachetée et perd sa turgescence. La personne peut transpirer et développer des œdèmes. Une teinte bleuâtre de la base des ongles, des lèvres ou de la peau peut annoncer des déficiences cardiaques ou respiratoires
Les pulsations cardiaques s'accélèrent souvent et elles sont fréquemment faibles et irrégulières. La pression sanguine chute. Mais dans ces moments-là il n'est pas nécessaire de changer les procédures habituelles. Parfois certains d'entre eux peuvent nous "rejoindre" pour de courts instants ou quelques heures et sont alors capables de dire quelques mots. Mais pour beaucoup ce n'est pas le cas.
La mort arrive souvent comme un simple arrêt de la vie. La personne s'arrête de respirer et le cœur en fait de même. La lutte est terminée.
Après la mort:
Ne vous précipitez pas. Il n'y a pas de raison de sortir le corps à toute vitesse. En fait il y a de bonne raisons de ne précipiter les évènements après la mort. Ralentir les choses donne du temps à la famille pour commencer à comprendre se qu'il vient d'arriver et reprendre son souffle. Il est plus que jamais le temps de dire adieu.
Source: ComaCare
Abrégé de l'article de Charles Kemp.
Basé sur le livre recommandé "Terminal Illness: A Guide to Nursing Care"
soutien coma Site internet de soutien et d'information sur le Coma